Description
Quarante photographies exprimant l’être humain et son cheminement terrestre.
Daguerre s’essaie tout de suite à reproduire un bas‐relief et Talbot s’attaque de même au volume avec le buste de Patrocle. Il sait que la photographie est,
dans son premier état, incapable de capter les valeurs chromatiques de la peinture, mais la sculpture n’offre aucun obstacle. Au contraire, elle s’accommode des contrastes de la lumière et restitue de face et de profil.
Thibaut de Wurstemberger en fait une fascinante démonstration. Ses images valent présence et revêtent avec force et presque violence ce qu’un premier regard ne discerne pas nécessairement. Que ce soit avec
Antoine Bourdelle, Auguste Rodin, les Houdon, Pradier, Arcis et Falguière du Musée des Augustins de Toulouse, sa galerie confond par l’énergie rigoureuse,
par la densité, par l’évidence. Et on demeure stupéfait devant les figures de MarioCeconi di Montececon, généralement ignorées, et plus encore en découvrant l’extraordinaire Sainte Cécile de Stefano Moderno qui a reproduit fidèlement la position du corps retrouvé lors des fouilles du Trastevere. C’est un chef d’œuvre de marbre translucide que le photographe traduit de manière éblouissante. Thibaut de Wurstemberger est fasciné par les visages, mais c’est à un corps qu’il nous livre. Je suis tenté de dire qu’il le délivre.
Charles-Henri Favrod